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Cette page décrit les expériences que j'ai eu avec les éditeurs avec lesquels j'ai eu l'occasion de travailler.
Si vous réfléchissez à proposer des textes à des éditeurs, les informations ci-dessous peuvent peut-être vous être utiles dans votre choix.

Mai 2019

Les Éditions Persée

Les Éditions Persée m'ont répondu dans le cadre de la présentation de mon premier texte, "L'imposture, l'Europe des Banques contre l'Europe des Peuples". Ce fut la seule maison d'édition à me donner une réponse positive sur la quasi-trentaine de maisons d'édition à qui j'avais proposé ce texte. La réponse arriva deux semaines aprés l'envoi du texte. La maison d'édition me proposa d'éditer ce texte, à la condition que je paie plus de 3000 € comme "frais de participation au coût de la publication". Je leur ai demandé ce que c'était au juste qu'une telle somme, et on m'a répondu que cela allait couvrir les frais liés à la fabrication, à la distribution, au dépôt légal à la BNF, au référencement et à la promotion du livre.

J'ai payé la somme. Ça n'était pas prévu dans mon budget, mais je me suis dit que si c'était nécessaire, alors cela devait être fait.
Le processus de fabrication a alors commencé, et j'ai été ensuite en contact avec l'équipe d'infographie pour la conception de la couverture. La personne m'a dit qu'ils allaient utiliser une image "libre de droit" pour la couverture, et comme j'ai tout de suite pensé à un vieux coucher de soleil des années 80 ou une photo en noir et blanc d'une rue de Paris bien d'époque ou un autre truc dans le genre de carte postale bien kitch, j'ai alors proposé de travailler un peu de mon côté sur des propositions de couverture, et de comparer ça avec ce que l'infographiste allait faire de son côté, histoire d'avoir un plan B au cas où.
D'où la couverture finale avec un dessin.
Je n'ai ensuite eu plus aucune réponse de l'"infographiste" à partir de ce moment là. J'ai proposé un peu plus tard des maquettes de couverture et le dessin, et il a alors aussitôt validé le dessin. Je n'ai jamais vu les images qu'il a pu faire de son côté. Ou pas.

L'intégration du texte dans le processus d'impression a été assez difficile et assez étrange : dans un premier temps, la personne avec qui j'étais en contact tenait absolument à passer tout le texte en Times. La raison était que "parce que c'est comme ça". J'ai dû leur expliquer que la police fait partie du texte, car c'est par elle que le texte a le format qu'il a, à savoir avec des paragraphes construits pour chaque page, avec des débuts de paragraphes avec des alinéas en début de page et des fins de paragraphes en fin de page, et que de tout passer en Times allait changer la taille des caractères et donc les largeurs et les hauteurs des lignes et donc complètement détruire toute la structure du texte. Une autre chose qui devait être faite était de changer la numérotation des pages : j'ai commencé la première page du texte à la page 1, et on m'a indiqué que ça n'était pas ce qu'il fallait faire, et que la page 1 devait être la toute première page (physique) du livre. J'ai répondu que cette page n'était même pas numérotée, que c'était juste une page blanche : pas grave, c'est la page 1 quand même. J'ai répondu que la numérotation devrait normalement commencer quand elle apparaît justement, parce que là, on se retrouve avec la première page de numérotée qui commence avec le numéro 7 : "tous les livres sont faits comme ça". Ok. Je me demande alors ce que sont la bonne dizaine de livres que j'ai et qui sont bien officiels avec des pages de présentation et de préface qui n'ont pas la numérotation du reste du texte et avec une numérotation qui commence à 1 à la première page du texte proprement dit...

Je reçois plus tard la version du texte à valider pour l'impression. Il s'agit de la version définitive car cette version sera utilisée pour l'impression, et ensuite il ne sera plus possible de modifier le texte une fois en version papier. Le texte était méconnaissable. C'était surréaliste : le responsable, ou le contact en relation avec le responsable pour ce qui était de l'impression dans cette "maison d'édition", me demandait de "valider" quelque chose qui était complètement invalidable : le texte avait la page de titre et toutes les premières pages de tous les chapitres à gauche. Je ne savais pas si c'était un test ou une plaisanterie ou s'ils étaient vraiment sérieux. Je leur ai signalé le problème, et l'erreur a été rectifiée (une page blanche qui s'était insérée dans les premières pages et qui a décalé tout le reste des pages). Je reçois une nouvelle version, à valider. Je remarque qu'une citation en bas de page se retrouve déplacée sur la page suivante. C'est-à-dire que la page affiche maintenant une citation sans signature, et la page suivante une signature d'un auteur, mais sans citation. Je signale le problème, qui a été rectifié. Ce petit manège a duré des mois, c'était devenu une sorte de jeu de "cherche l'erreur" : à chaque fois qu'une erreur était corrigée, une autre erreur (ou plusieurs) a (ou ont) été créée(s) ailleurs. Les temps de réponse étaient catastrophiques : 3-4 semaines en moyenne. Pendant des mois, je ne savais pas si l'erreur était corrigée ou pas, si elle était seulement identifiée de leur côté ou pas, si le projet était toujours d'actualité ou pas, et combien d'erreurs ils allaient faire dans la prochaine version à valider.

Puis tout d'un coup, des mois plus tard, la date de lancement du livre approche et ils me disent qu'il faut absolument valider le texte. C'est-à-dire qu'aprés des mois à mettre des semaines à répondre pour supprimer une page blanche ou remettre le texte comme il a été fourni dans sa version originale, et moi à attendre d'avoir enfin une version validable à valider, ces personnes me disent que moi je dois me dépêcher. La version validée a finalement était celle que je leur avait fournie au début, enfin épurée des erreurs qu'ils n'arrêtaient pas d'y rajouter. Surréaliste.

Puis vint le lancement du livre. Et puis plus rien. Le livre apparaissait maintenant sur les sites des vendeurs et c'était tout.
Je recevais de façon trés sporadique des "invitations" à me rendre sur des salons du livre, en précisant de façon plus ou moins claire que les livres que l'auteur allait vendre sur ce salon devaient être de son propre stock (comprendre "achetés à l'éditeur"), que l'éditeur n'allait rien faire du tout pour la promotion et la vente du livre sur ce salon, y compris seulement rembourser les frais de déplacement de l'auteur.
Je souhaite rester anonyme et je vis à l'étranger et je n'avais donc aucune intention et trop peu d'intérêt de me rendre dans ces salons. Je n'ai aucune image de star en devenir de mon activité d'écrivain. Je suis parfaitement conscient que d'exposer sa personne contribue à l'exposition de ses oeuvres, mais la protection de ma famille passe avant mon ego. Et j'ai la flemme.

On arrive des mois plus tard à la date de résultat des ventes. Je n'ai reçu pendant tout ce temps aucune information de l'éditeur sur l'activité autour de ce livre (en dehors de devoir moi me rendre sur des salons), et je me permets donc de les contacter, et ils me répondent que le livre s'est vendu en tout en huit mois à quinze exemplaires. La limite basse que je m'étais fixée était de mille exemplaires, revue à six cents en constatant le manque d'activité sur les sites de vente. Je demande des explications sur un résultat aussi bas : on me répond que c'est un peu normal, que les libraires sont libres de promouvoir les livres qu'ils ont envie, et on me fait vaguement comprendre que c'est aussi un peu à cause de moi, que mon absence dans les séances de dédicace aurait contribué au manque de promotion du livre. J'apprends donc que l'auteur doit vendre lui-même ses propres textes, que ce n'est pas le rôle de l'éditeur, et que les livres les plus édités de l'humanité sont les plus édités parce que leurs auteurs se rendent dans des salons du livre. Ok.

Mais attendez, ce n'est pas fini :
Quatre ou cinq mois plus tard, je reçois une lettre de cet éditeur, qui me signale que si je ne règle pas la somme d'un peu plus de 100 € trés prochainement, ils arrêteront la "publication" du livre. Je ne comprends rien et je demande des explications : on me rappelle que le contrat est pour une durée d'un an. Je relis le contrat et je ne trouve rien à propos d'une date de fin de contrat ou d'une durée de contrat, et on me pointe alors sur un article. J'avais bien lu le contrat et j'avais bien cherché les éventuelles embrouilles, et je n'avais rien trouvé. En dehors des "frais de participation" dont le montant était trés étrange, tout m'avait semblé jusqu'à présent en ordre. Sauf qu'effectivement, à la relecture de cet article avec l'approche particulière de la personne avec qui j'étais en contact, la formulation pouvait effectivement laisser entendre que le contrat avait une durée d'un an. Le problème est que la formulation est vague et laisse entendre à sa première lecture que cette fin de contrat ne peut être effectuée que de façon commune entre les parties, c'est-à-dire sur un accord entre les parties qui ont signé ce contrat. Mais il s'est finalement avéré que cette fin de contrat pouvait être effectuée de façon unilatérale, et c'est exactement ce qui s'est passé : j'ai refusé de payer les €€€ qu'ils me demandaient, et le livre a disparu des sites de vente dans les semaines qui ont suivi.

On résume donc la performance de cet "éditeur" :
1) +3000 € de "frais de participation aux coûts de distribution" de demandés avant de commencer à imprimer le livre,
2) zéro signes d'aucun effort de promotion active et de vente active du livre pendant tout le "contrat",
3) 15 exemplaires de vendus en huits mois, soit à peine plus de 50€ de revenus de dégagés sur ce livre,
4) au bout d'un an, il faut repayer à nouveau pour renouveler le "contrat".
5) L'éditeur n'aura jamais imprimé le montant minimal d'exemplaires de mentionné sur le contrat.

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